Seicento : Musique italienne à l’époque de Frescobaldi
31 décembre 1990
La musique italienne du début du XVIIe siècle est marquée par deux compositeurs : Frescobaldi et Monteverdi.
Frescobaldi était l’un des premiers interprètes-compositeurs-professeurs, cumul typique de l’époque baroque. Tout au long de sa vie, sa réputation s’est répandue à travers toute l’Europe, et son influence s’est fait sentir par la suite chez Buxtehude et même chez Bach. Frescobaldi a cristallisé les nouvelles tendances de la musique instrumentale profane qui se distinguait de la musique religieuse et vocale d’une part, des aspects fonctionnels et cérémoniels de la danse d’autre part.
Pourtant la musique de Frescobaldi est saturée de danses - la voix, le chant, la canzona, constituent la base de sa ligne mélodique. Chanteur célèbre, son activité « professionnelle » principale était cependant celle d’un organiste d’église. Ainsi, de la même façon qu’à la fin du XVIe siècle la sécularisation du transcendantal dans les arts plastiques n’impliquait pas une atténuation du sentiment religieux, le développement de la sonate, du ricercare, et les formes instrumentales «pures» n’impliquaient pas un rejet de la danse, du chant ou de la dimension « divine » de l’expression musicale. Bien au contraire, cela a renforcé les choix personnels du compositeur et l’a incité à utiliser ces différents modes d’expression que l’on retrouve dans toute la musique ancienne.
Monteverdi concentre toute la tradition baroque vocale, profane, religieuse et théâtrale. C’est dans sa «fable musicale» l’Orfeo que les aspects psychologiques et religieux du XVIIe trouvent leur expression la plus élaborée. Toute l’intensité du drame est consacrée a l’exaltation de l’amour d’Orphée pour Eurydice et à ses tentatives désespérées de la ramener à lui après l’avoir perdue. Le drame est celui de la perte pour toujours de l’objet aimé, ce qui est une forme de damnation sur terre.
Monteverdi était sans doute conscient du fait qu’Orphée était considéré comme le fondateur d’un culte ésotérique concernant le mystère des origines, comme le type même du chanteur qui influe sur les valeurs morales et qui, parce qu’il est chanteur légendaire, est l’incarnation de la révélation divine.
Les interprètes :
Claire Antonini : théorbe
David Bellugi : flûtes-à-bec
Isabelle Caillard : vièle à archet
Claire Caillard-Hayward : orgue, clavecin
Bruno Caillat : percussions
Philippe Defurne : sacqueboute
Nathalie Raguis : flûtes-à-bec
Chris Hayward : percussions, flûtes-à-bec, flûtes traversières
Berry Hayward : chalumeaux, flûtes-à-bec, direction