30 avril 1994
L’Allemagne du XVIIIe siècle est sous l’empire de la musique : c’est l’aboutissement de trois siècles, au moins, d’éducation et de culture qui trouvent leurs racines dans la pensée de la renaissance.
Il s’agissait alors de créer une architecture harmonieuse qui refléterait la perfection divine mais seulement avec les outils propres à la dimension sensuelle de l’homme : les mots, les sons, les couleurs, le dessin et la sculpture.
Par ces moyens l’artiste chantait la gloire de Dieu tout en soulignant la fragilité essentielle de l’homme dans le monde et devant les effets du temps. La cathédrale allemande est surtout celle des Passions et des Cantates, une cathédrale de sons où contrepoints et harmonies sont fondés sur une métaphysique de l’individu, où la dissonance et la valeur d’une inquiétude, où le beau est associé à l’utile, où l’incommensurable plaisir de l’ouïe et la plainte captent le mystère de la rédemption.
Les interprètes :
Claire Antonini : théorbe
Marie-Françoise Bloch : viole de gambe
David Bellugi : flûtes-à-bec
Claire Caillard-Hayward : orgue, clavecin
Berry Hayward : flûtes-à-bec, direction
François Saintives : orgue
Mireille Patrois : Soprano